Projet/cuneiform 2.0 est simplement la suite de projet/cuneiform 1.0
CQFD! J’ai voulu présenter ce projet sous la forme d’un site dynamique,
car plus simple à mettre à jour. Internet est ainsi devenu pour moi un
outil beaucoup plus facile d’utilisation, plus maniable, plus adapté à
la vie. Je ne voulais plus perdre de temps à devoir régler des problèmes
techniques du web que d’autres ont réglé bien mieux que je n’aurais pu
le faire et dont ils nous livrent les clés.
Ainsi, je peux donner toute mon énergie dans ce qui est essentiel à mes
yeux aujourdhui : l’écriture, la poésie, le son, le “bidouillage”
informatique avec des micros, des microcontrôleurs et pure data,
l’image… J’ai envie d’explorer tout ça et surtout d’apprendre et
apprendre encore et encore des autres et de mes propres expériences,
comme dans la vie quoi!!! Et envie de les partager…
Voilà ce qu’est devenu le projet/cuneiform, tout simplement… Est-ce que
c’est un projet artistique? J’en sais rien et ça ne me préoccupe pas de
le savoir. Je me moque bien à présent de l’art et des artistes. Je veux
toucher les gens et c’est tout. Et si j’y parviens, ça sera déjà énorme…
....
Je me sens tellement brisée de toutes parts… C’est comme un accident
physique (un accident de voiture par exemple) mais sauf que c’est à
l’intérieur, c’est mon être psychique tout entier qui s’est scratché,
abîmé, “âbimé” contre le monde entier… C’est pas pour me plaindre non,
c’est seulement ce que je sens… Le monde qui nous entoure m’apparaît
tellement absurde, violent, étrange, beau, doux, extatique, implacable,
douloureux, rempli de comportements sans logique ou du moins plein de
logiques qui m’échappent complètement, qui ne m’appartiennent pas. Et on
ne s’en sort pas indemne de tout ça, on s’en remet jamais vraiment,
parce que les chocs sont trop graves et parfois trop profonds… J’aurai
dû peut-être en mourir, mais ça n’est pas le cas… Car j’ai trop
l’instinct de survie… Mais quel sale instinct parfois!!! C’est comme un
blessé qui en réchappe, et qui se demande : pourquoi???
Je me suis scratchée en pleine campagne dans un puit sans fond, perdue
dans un no man’s land sans horizon, j’ai percutée de plein fouet des
milliards de murs, me suis écrasée sur des dizaines d’arbres sur une
route bien droite. J’ai perdue l’équilibre sur une corde raide… Je me
suis étouffée avec des centaines d’oreillers et des sacs plastiques
plein la bouche. J’ai percuté des tours infernales avec des avions
commerciaux… J’ai été KamiKaze en palestine et me suis faite sautée avec
un bus entier rempli d’enfants. Des bouts partout de mon psychisme
répandu de toutes parts, je suis devenue un mot imprononçable, des
lettres éparpillées qui ne formeront plus jamais de phrases.
Alors j’essaie de me bricoler une nouvelle structure intérieure, un
nouveau squelette psychique avec des composants électroniques, des
ordinateurs, des mots, des images. j’essaie de refaire fonctionner mon
cerveau en créant des réseaux sous pure data ou avec du texte afin de
pouvoir reconnecter tous les morceaux ensemble. C’est une drôle
d’expérience, mais c’est la mienne et je compte bien aller jusqu’au
bout. L’écran est ma prothèse intérieure, la prothèse de mon psychisme,
les réseaux sont des parties de mon cerveau.